Paris, France: Les catacombes

Histoire (2ème partie)

Dès le 16ème siècle, des médecins, qui, par ailleurs, avaient à l'époque plus tendance à accélérer le processus mortel que de soigner leurs patients, s'alarment des risques de maladie et d'épidémies que ces surcharges des cimetières de Paris font prendre aux parisiens. Aux odeurs quasi permanente des cadavres en décomposition dans de nombreux lieux de la ville, s'ajoutent de graves problèmes d'hygiène, car l'eau potable finit par devenir contaminée et impropre à toute consommation.

Le cimetière des Innocents, entre le 5ème siècle et son démantèlement total par un arrêté royal le 9 novembre 1785, est le plus grand cimetière de Paris. On estime qu'à lui tout seul, ce cimetière en plein centre historique, dont l'emplacement est contigu à la fontaine des Innocents, à l'angle de la rue de la Ferronnerie et de la rue Saint-Denis dans le 1er arrondissement de Paris, a contenu plus de 2 millions de cadavres.

Au vu des épidémies et de l'espérance de vie de l'époque, les inhumations se faisaient à un rythme quasi industriel, avec des corps provenant de toutes les paroisses et hospices de la ville. La saturation et les risques sanitaires finirent par vaincre le poids des traditions d'autant que, pendant plusieurs siècles, l'Église s'était opposée à tout changement dans la façon dont les sépultures étaient organisées dans la capitale du royaume. Il faut attendre 1765 pour qu'un arrêté du parlement de Paris rende illégal toute nouvelle inhumation intra-muros. Plusieurs cimetières sont créés autour de Paris à cette occasion, ce qui ne suffit pas à faire cesser les traditions mortuaires pré-existantes.

Lorsque le cimetière des Innocents est enfin fermé, le nettoyage et le transfert des ossements qu'il contenait est organisé. Pendant un an et demi, des centaines de milliers d'os sont acheminés jusqu'aux anciennes carrières souterraines de la Tombe-Issoire, où se trouvent aujourd'hui l'entrée des visites des catacombes de Paris (à la station de métro Denfert-Rochereau).

Faits et infos pratiques sur les catacombes de Paris

• Les sous-sols de Paris

Le bassin géologique de la région parisienne est une sorte de gruyère, car pendant des centaines d'années, ses sous-sols ont été exploités pour bâtir les maisons de la ville, diminuant ainsi fortement les coûts de construction en rendant quasi nuls les frais de transport des pierres. La grotte du parc des Butte Chaumont dans le 19ème arrondissement est une des rares reliques de ces carrières souterraines de gypse encore visible aujourd'hui.

Les catacombes de Paris constituent une petite partie du réseau gigantesque de tunnels et anciennes carrières qui courent sous la ville. Suite au succès de la création de l'ossuaire de la Tombe-Issoire, d'autres ossuaires plus petits ont été créés sur le même principe dans d'anciennes carrières de gypse de Paris, mais ils ne sont pas ouverts aux visiteurs. Pendant la seconde guerre mondiale, les réseaux souterrains de Paris étaient régulièrement utilisés, par des résistants bien sûr, mais probablement surtout par ceux qui pratiquaient le marché noir.

• Catacombes ou ossuaire?

Inspirée des pratiques romaines de sépulture dans des nécropoles souterraines, le nom de catacombe a rapidement été attribué au nouvel ossuaire municipal de Paris à la Tombe-Issoire, même s'il ne s'agit que d'un lieu de stockage des ossements de la ville et que l'endroit n'a pas été conçu à des fins religieuses.

• Atmosphère des catacombes de Paris

Ouvertes au public depuis 1867, les catacombes de Paris représentent à peine 1% du réseau souterrain des anciennes carrières de Paris, soit tout de même un parcours 1500 mètres. Pensez à mettre un pull avant de vous enfoncer dans les entrailles de Paris pour une marche lugubre de 45 minutes, dans une atmosphère humide et fraîche (14°C).

• Des visites dont le succès ne se démentit pas

Les catacombes de Paris sont l'un des monuments les plus visités de Paris, avec près de 500000 visiteurs par an, qui ont la patience de faire la queue entre une une et deux heures avant de pouvoir pénétrer dans l'antre du macabre par excellence.

Les catacombes de Paris dans la culture populaire et les légendes

De nombreuses légendes urbaines circulent à propos des catacombes de Paris. Malgré le fait que l'endroit soit sombre et qu'il est facile de s'y perdre, un certain nombre de parisiens, téméraires et avides d'émotions fortes, se sont risqués à y pénétrer par effraction. Dans les années 80 et 90, de nombreuses rumeurs circulaient à son propos, que des skin-heads en avaient fait leur quartier général ou encore que des messes noires et des sacrifices de chat y étaient régulièrement perpétrés. Aujourd'hui, le lieu est beaucoup plus sécurisé et si les légendes urbaines persistent, les frissons qu'elles pouvaient provoquer se sont amenuisées en même temps que les intrusions insolites ou dramatiques dans les catacombes de Paris ne font plus la une des faits-divers.

Planifiez votre voyage à Paris

Avec ses 3 aéroports internationaux (Charles-de-Gaulle, Orly, Beauvais), ses 7 gares, ses trains régionaux, son métro et son réseau de bus, Paris est facilement accessible et il est aisé de s'y déplacer une fois en centre ville. Les nombreux travaux routiers effectués par la Mairie de Paris ces dernières années, officiellement pour décongestionner le trafic et faciliter les moyens de transport alternatifs à la voiture, ont eut l'effet inverse, augmentant les bouchons et la pollution.

C'est pourquoi, malgré ses inconvénients (propreté relative, surpopulation aux heures de pointe, incivilité), le métro reste actuellement le moyen le plus facile et le moins coûteux pour aller d'un point à un autre. Dites-vous aussi que Paris intra-muros est relativement petit comparé à des villes comme Londres ou Berlin, ce qui permet de parcourir à pieds les nombreux quartiers historiques de la ville qui rayonnent autour de l'île de la Cité. Cette île située au milieu de la Seine, où se trouve la cathédrale Notre-Dame, était, à l'époque gallo-romaine, le point de départ de Lutèce ("Lutecia", du latin Lutum qui signifie boue ). Lutèce la boueuse a pris le nom de Paris à partir de 310 après JC. Quel voyage pour cette ville qui est née des marais pour devenir aujourd'hui la Ville des Lumières!

Enfin, si vous venez à Paris en avion, il est préférable de prendre le train régional (appelé RER) pour rejoindre la ville plutôt que de prendre un taxi, car les inconvénients de ce trajet (coût, surcoûts, bouchons, trajets indirects) sont souvent une première expérience désagréable pour la plupart des visiteurs.

Autres monuments et lieux à côté des catacombes de Paris

• Le Lion de Belfort

Sur la place Denfert-Rochereau domine la statue en plaques de cuivre du lion de Belfort, sculptée par Frédéric-Auguste Bartholdi (1834 - 1904), auteur célèbre de la statue de la liberté. Cinq modèles de cette même statue, petites soeurs de la version monumentale de Liberty Island à New York, sont visibles à différents endroits de Paris, tandis qu'un modèle de la flamme dorée de la statue de la liberté se situe au niveau du pont de l'Alma, au dessus du tunnel où la princesse Diana est tragiquement décédée le 31 août 1997.

• La statue de Balzac

Si vous descendez le boulevard Raspail jusqu’au boulevard Montparnasse, vous pourrez découvrir une des statues les plus étranges d’Auguste Rodin (1840 - 1917). Accessible également depuis la sortie du métro Vavin (ligne 4 du métro), il s’agit d’une sculpture de l’écrivain Honoré de Balzac (1799 - 1850), signée, "Rodin à Balzac". Rodin a lutté pendant des années pour créer cette statue, qu’il voulait comme un symbole ultime de l’acte de création humaine, tortueuse, grandiose et pulsionnelle. Le résultat, pour les contemporains de Rodin et le simple observateur actuel, a de quoi laisser perplexe au premier abord. Le corps renversé vers l’arrière, les plis du lourd manteau de l’auteur de la comédie humaine masquent ses bras et ses poings fermés devant lui, ce qui ajoute à la sensation de malaise devant cette figure si bizarre et imposante à la fois. Quant au visage en apparence dominant, il semble agité par des vagues infinies de pensées mélancoliques. C’est là tout le génie de Rodin d’avoir sur utiliser le matériau de son modèle, à savoir ce corps masqué et tendu dans un équilibre précaire, le pied droit vers l’avant mais le corps en retrait, le visage et la chevelure se fondant avec le drapé de son manteau, pour exprimer la création en mouvement.

• Le quartier de Montparnasse

Entre la rue Vavin et la gare Montparnasse, vous êtes au cœur du quartier historique de Montparnasse, qui fut, entre la fin du 19ème siècle et jusqu'aux années folles des années 30, à la fois un des hauts lieux artistiques de Paris (avec Montmartre) et le point d'arrivée, grâce à l'ouverture de la ligne Paris-Brest en 1865, d'une immigration bretonne attirée par les lumières de la capitale, au point que le quartier est également surnommé à l'époque la petite Bretagne. De cette période qui a vu défiler Pablo Picasso, Apollinaire, Marc Chagall, Chaim Soutine, Jean Cocteau, Ernst Hemingway, Alberto Giacometti, André Breton, Amedeo Modigliani, Salvador Dalí, Diego Rivera, Marcel Duchamp, Constantin Brancusi et tant d'autres grands noms de l'art du 20ème siècle, il ne reste que quelques plaques commémoratives rappelant la présence des ateliers d'artistes où la plupart ont travaillé. Les brasseries qu'ils fréquentaient existent toujours, telles La Coupole, Le Dôme, Le Select, La Rotonde, Harry's Bar, Paris and La Closerie des Lilas. Elles permettent de se replonger un instant dans une ambiance nostalgique de cette ère où Paris était le phare artistique du monde. En revanche, vous pourrez constater, si vous vous asseyez à une terrasse, que les prix des menus de tous ces restaurants ne reflètent plus du tout la vie de bohème de cette époque glorieuse. Enfin, si vous vous demandez quelle est cette tour noire qui se dresse au dessus du quartier, il s'agit de la Tour Montparnasse, que la plupart des parisiens méprisent pour sa laideur. Il peut être intéressant de monter à son sommet pour y observer une vue de Paris alternative à celle de la Tour Eiffel. C'est aussi le seul point de vue à Paris où on ne voit plus cette tour mal-aimée!

• Le cimetière Montparnasse

Si jamais vous n'avez pas eu votre dose d'os suite à votre visite aux catacombes de Paris, vous pouvez toujours vous promener au cimetière Montparnasse, poser une fleur sur les tombes de Charles Baudelaire, Serge Gainsbourg, Jean-Paul Sartre, Samuel Beckett ou Man Ray.

Signe chinois et la compatibilité astrologique de la France

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